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FRANçAIS À L’EXPORT
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vendredi 10 juillet 2015
Du 1er mai au 31 octobre 2015, à Milan, l’Italie met les petits plats dans les grands pour accueillir l’Exposition universelle. Plus de 140 pays s’exposent à cette occasion pour tenter de donner la meilleure réponse au thème choisi par la candidature italienne, à savoir : « Nourrir la planète. Énergie pour la vie ». Pendant six mois, l’exposition devrait accueillir environ 20 millions de visiteurs du monde entier, avec des pics d’affluence prévus à 250 000 personnes par jour.
Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, entouré d’autres hauts responsables internationaux, ont participé à la cérémonie d’ouverture de cet événement dont les répercussions devraient profiter à tous les pays présents. Surtout, c’est l’occasion de mettre l’accent sur un sujet primordial. En effet, aujourd’hui 850 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde et comme l’a rappelé François Hollande lors de sa venue au Pavillon français le 18 mars dernier « Nous avons une obligation morale, économique, écologique qui est de produire davantage pour nourrir une population plus nombreuse, mais de produire mieux pour assurer une alimentation de qualité sans gaspiller les ressources de la planète ». Voilà ici un début de réponse à ce défi planétaire. Nous verrons plus tard quelle est la réponse de la France.
Le pavillon France est un bâtiment-territoire de 2 000 mètres carrés dont plus de la moitié est scénographiée. Le lieu est inspiré des Halles Baltard, construites sous le règne de Napoléon III. Les douze bâtiments qui composaient cet ensemble remarquable de la fin du XIXe siècle étaient en fait un immense marché de produits alimentaires (œuf, lait, viande, fruits et légumes, etc.) faisant des Halles le grenier de Paris. Le marché porte en effet de nombreux symboles en phase avec le thème général de l’exposition. Le Pavillon s’inscrit donc dans cette logique de grand marché à la française. Constitué de 2 000 pièces de bois et pesant 1 000 tonnes, il est précédé par un jardin de 1 200 mètres carrés où seront présentes une soixantaine d’espèces végétales. L’architecture faite d’une ossature en bois nu du Jura, montre le savoir-faire français dans sa forme la plus innovante, avec des formes libres, des assemblages invisibles, et une géométrie complexe. L’intérieur du bâtiment représente un paysage inversé avec de nombreux reliefs illustrant la diversité des paysages de l’hexagone.
La scénographie vient s’implanter dans ce décor végétal. Les visiteurs entrent sur l’espace France dans un vaste jardin labyrinthique et luxuriant, dont trois paysages dédiés successivement aux cultures céréalières et à l’élevage, à la polyculture, à la culture maraîchère seront plus spécifiquement mis en scène. La dernière particularité de l’édifice français à Milan, c’est son architecture durable. En effet, la durée de vie du Pavillon n’est pas équivalente à celle de l’exposition universelle puisqu’il sera démonté, et reconstruit dans son état d’origine lors de son retour en France. Le bâtiment de 12 mètres de haut a aussi été conçu afin d’utiliser des énergies à basse consommation pour respecter la partie environnementale au cœur de l’exposition.
Durant toute la durée de l’exposition, la France organisera des conférences, débats, expositions, forums, colloques, dégustations et de nombreux autres événements pour faire de ce lieu un lieu de vie.
« Nourrir la planète. Énergie pour la vie », c’est le thème de cette exposition universelle milanaise. La France offre une réponse en quatre piliers indissociables pour y arriver. Il faudra pour cela produire plus et mieux. Le programme français délivré par la communication du Pavillon est le suivant :
Alain Berger, le Commissaire Général du Pavillon, rappelle le désir de la France à travers ces quatre piliers. « La France estime pouvoir donner plusieurs réponses en même temps. Une réponse économique sur la manière de produire plus, scientifique grâce au progrès, et durable, car il faut préserver les ressources. Et n’oublions pas le volet solidaire. Il faut plus d’aide au développement et plus de solidarité avec les pays qui ont des difficultés à se nourrir et aussi de la qualité », explique-t-il. Alain Berger, à l’image des dizaines de Français qui participent à cette formidable aventure, ne cache pas sa fierté. « J’ai l’impression qu’en qualité de fonctionnaire, je sers pleinement mon pays et c’est une grande satisfaction de pouvoir être ici à démontrer le savoir-faire de notre pays et de valoriser les produits de la France. ».
Une chose est certaine, l’ensemble des équipes présentes à Milan fait en sorte que chaque visiteur se sente concerné par ces problématiques alimentaires. La réflexion française mise en lumière par ce bâtiment moderne en bois et durable trouve déjà un écho favorable. Alain Berger le constate chaque jour. « Notre pavillon est beaucoup apprécié par ceux qui ont pu le visiter. A tel point que la presse italienne nous classe tantôt premiers ou seconds en terme d’architecture. Parfois, je me rends au sein-même du pavillon, en anonyme, pour écouter les commentaires des visiteurs et c’est très positif.», commente celui qui passe le plus clair de son temps dans les allées du « cocon français », comme le surnomment certains visiteurs.
Le Pavillon France ne fera pas que parler de nourriture, il sera aussi possible de manger. Un restaurant, une boulangerie et un Foodtruck seront à disposition pour les gourmands de passage. Ce Foodtruck est un concept car développé par Peugeot. Positionné dans le jardin, il permettra de donner un avant-goût aux visiteurs du potentiel français en matière de goût. Les produits partenaires de l’opération seront mis en avant via des recettes signées du Centre Culinaire Contemporain de Rennes.
François Hollande est venu l’annoncer en personne lors de sa visite à Milan au mois de mars : la France se porte candidate à l’organisation de l’Exposition Universelle de 2025. La dernière fois que le pays a eu ce privilège, c’était en 1900. Le comité qui porte le projet d’Exposition Universelle a lancé sa campagne nationale avec un premier film diffusé à Paris dans le mythique cinéma, « le Grand Rex », avec l’espoir que dans dix ans, la France puisse enfin retrouver un rendez-vous qu’elle affectionne particulièrement.
La représentation française à Milan est donc doublement surveillée par les observateurs venus du monde entier. Ils ne devraient pas être déçus du voyage.