LE PORTAIL
DE L’AGROALIMENTAIRE
FRANçAIS À L’EXPORT
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L'actu /
mercredi 10 juin 2015
L’innovation agroalimentaire française se porte bien. Preuve en est avec l’abondance et la variété des produits primés par le jury du Prix SIAL Innovation 2014 – qui s’est tenu à Paris du 16 au 20 octobre 2014 – et qui récompense un goût ou un packaging original, un nouveau procédé de fabrication ou un concept inédit. Au total, 15 produits ont été distingués lors de cette édition, et 20% sont françaises. Ont été récompensées : le kit pour champignons à faire pousser soi-même dans une boîte carton, un yaourt écrémé aux fruits auquel les graisses animales ont été substituées par de l’huile d’olive, ou encore un plat cuisiné présenté dans une box intégrant la sauce dans le couvercle.
Designer alimentaire indépendante et diplômée de l’Ecole de Design de Nantes, Lucie Bolzec partage ce constat au quotidien. « Les entreprises agroalimentaires françaises sont nombreuses et l’innovation leur est indispensable pour se distinguer de leurs concurrents, observe-t-elle. Elles doivent toutefois s’accommoder d’une contrainte de taille : l’acceptation du consommateur. En France, contrairement aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, le consommateur accepte difficilement l’innovation de rupture et l’industrialisation des aliments. Il faut donc proposer des solutions plus subtiles et, en quelque sorte, innover tout en restant rassurant. »
A l’affût des prochaines tendances, Lucie Bolzec dégage deux grandes perspectives : « Si la crise persiste, les consommateurs devraient continuer à plébisciter les produits « plaisir » qui permettent de s’offrir un petit luxe au quotidien, analyse-t-elle. Il peut s’agir d’aliments sucrés, mais aussi d’épicerie fine avec des saveurs particulières, notamment exotiques. La tendance « pratique nomade » devrait perdurer. Les consommateurs veulent pouvoir manger un repas complet et équilibré rapidement, où et quand ils le souhaitent. » Voilà pour la vision à cinq ans. Qu’en est-il à plus long terme ? « Les études indiquent que l’on pourrait revenir vers des aliments vivants et sains comme les algues, les champignons ou les racines », conclut la designer.
La mer nous fournira-t-elle des mets de choix dans les années à venir ? Cela semble en bonne voie. Desspaghettis d’algues commercialisés dans un seau de mer ont ainsi reçu le Grand Prix Produits de la mer au SIAL. Par ailleurs, Savéol cultive et commercialise désormais de nombreuses plantes marines parmi lesquelles la salicorne, l’aster maritime ou la criste marine. Enfin, Lucie Bolzec a récemment pris une part active à l’élaboration d’une soupe de légumes et d’algues déshydratés, conditionnée dans une capsule d’alginate. Son originalité ? La capsule se dissout au contact de l’eau chaude. La mer semble bel et bien bouillonner d’idées prometteuses.