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jeudi 16 juillet 2015
Depuis quelques années, les produits sans gluten connaissent un engouement sans précédent en France. Ce marché prometteur mais encore balbutiant se développe et des entreprises l’alimentent sur notre territoire, mais aussi à l’étranger.
Pour commencer, il faut peut-être rappeler ce qu’est le gluten. Cette protéine se trouve dans de nombreux aliments de notre consommation quotidienne. Ils sont à base de farine de blé, de seigle ou d’avoine. Le corps de certaines personnes ne digère pas cette molécule et il est important de distinguer l’allergie de l’intolérance au gluten. « L’allergie au gluten et l’intolérance au gluten sont deux mécanismes différents. L’allergie est immédiate, on est en contact avec l’allergène et on développe immédiatement des symptômes. L’intolérance au gluten, elle, est plus sournoise. C’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire qu’on produit des anticorps dirigés contre l’intestin qui va induire au bout d’un certain nombre d’années ou de mois, une destruction des villosités intestinales et des symptômes. L’intolérance au gluten ou maladie cœliaque est plus difficile à diagnostiquer. », a expliqué le Professeur Christophe Cellier, gastro-entérologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou de Paris, lors d’une intervention dans l’émission Allo docteur sur France 5.
En France, il y aurait moins d’1% de la population atteinte par la maladie cœliaque. Une maladie qui engendre un régime strict ou les pâtes, le pain, les biscuits, les pizzas, les viennoiseries et de nombreux autres produits alimentaires sont très hautement déconseillés. Le régime cœliaque est aussi devenu « tendance » malgré lui. Il est en effet devenu un régime à la mode dont la presse parle de plus en plus. Au point de faire de la France, un nouveau marché concurrentiel sur le secteur.
En effet, le marché du sans gluten a plus que doublé l’année dernière en France, passant de 35 millions à 78 millions d’euros de chiffre d’affaires selon le Figaro.fr. Au niveau mondial, les spécialistes prévoient que le secteur pourrait rapporter 3 milliards d’euros de chiffres d’affaires d’ici 2020. Ce besoin de manger mieux a permis à de nombreuses entreprises de se lancer dans le challenge du « gluten free » comme on l’appelle outre-Atlantique. Au total, on compte 107 entreprises actives sur le secteur du sans gluten dans l’hexagone, selon les chiffres de l’Afdiag (Association française des intolérants au gluten). Désormais, il est ainsi possible de manger un burger sans gluten comme un kebab, des pâtes, ou tout autre aliment grâce à l’ouverture de nouveaux concepts partout en France.
Le secteur se porte bien donc. « Nous tablons sur une croissance de 30% de nos ventes cette année, après 40% en 2014 où nous avons réalisé près de 15 millions de ventes » réagit Didier Péréol, dans le Figaro.fr. Il est le PDG fondateur de la marque Ekibio, leader du marché cœliaque notamment grâce à ses tartines « Pain de fleurs ».
La croissance existe pour ce secteur, et elle existe aussi pour ceux qui tentent l’aventure à l’export. Malgré leur retard sur le marché mondial, les entrepreneurs français se rattrapent et tentent de trouver leur clientèle. « Ça croit légèrement pour les entreprises que nous représentons et j’ai bon espoir que cela continue à l’avenir», confirme Catherine Remillieux-Rast, vice -présidente de l’Afdiag, dont le logo avec l’épi barré s’exporte lui aussi de mieux en mieux.
A Vallet, dans le vignoble nantais, une entreprise a fait le pari de l’export de ses produits « sans gluten ». Nature et compagnie, c’est son nom, a fait le pari d’associer le sans gluten aux produits biologiques. Résultat, la croissance est là avec un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros pour fêter les dix ans de sa création. Dès l’origine, cette PME mise sur l’export. « Dès le début, on a eu l’idée d’exporter car on savait que le marché du sans gluten était plus avancé dans les autres pays européens. On s’est dit qu’on allait se frotter à la concurrence dans des pays à plus forte demande », raconte Stéphane Fy, le gérant de Nature et compagnie. En effet, à l’échelle mondiale, le mouvement du sans gluten est plus actif aux États-Unis, en Allemagne, mais aussi dans les pays nordiques ainsi qu’en Italie. Pour se démarquer, Stéphane Fy a fait un pari. « On possède des produits à la fois bio et sans gluten. La plupart des autres entreprises sont soit l’un soit l’autre. On s’est imposé cette contrainte : avoir un produit plus naturel, mais sans gluten, et frais », confie le dirigeant. Et il semblerait que le pari fonctionne. L’entreprise réalise 15% de son chiffre d’affaire à l’international et vend aujourd’hui ses pizzas, tartes salées et autres délices au Luxembourg, en Belgique, en Suisse, en Grande-Bretagne, en Espagne, et même aux États-Unis. Un marché que Stéphane Fy rêve de conquérir pour de bon. C’est tout ce qu’on lui souhaite à lui et aux autres qui tenteront l’aventure.
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