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mardi 28 juillet 2015
Impensable il y a encore cinq ans, la canette de vin se développe en France et à l’international. Si les puristes grincent des dents, les nouveaux consommateurs s’en délectent, et ce partout à travers le monde.
Le vin reste l’un des fleurons de l’export français mais aussi l’un des principaux secteurs excédentaires de la balance commerciale. Selon les chiffres communiqués le 11 février par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux français (FEVS), les ventes ont totalisé 10,78 milliards d’euros en 2014 à l’international faisant de ce marché le 3e plus attractif derrière l’aéronautique et la chimie-parfums et cosmétiques.
Pour conquérir de nouveaux marchés, certains entrepreneurs n’ont pas hésité à casser les codes de la vente de vin traditionnelle. C’est le cas de Winestar, qui propose une gamme de vins conditionnés en canettes. Sacrilège pour les adeptes de la bouteille en verre, ce nouveau concept imaginé par Cédric Ségal est né il y a cinq ans. « L’idée m’est venue lors d’un voyage au Japon. J’ai attiré mon attention sur ces canettes et j’en ai acheté une. Il s’agissait en réalité de vin australien. Je me suis dit qu’il fallait que du vin français soit commercialisé de la même manière », explique le dirigeant de Winestar. De retour en France, il a décidé de se renseigner sur la conception de ce type de produit et de là est née la canette de vin à la française. Elle est le fruit d’une réflexion sur les manières de consommer nourriture et boissons dans notre société contemporaine. « On surfe sur la tendance des petits formats individuels de consommation et sur la tendance du snacking » , précise Cédric Ségal. Sa cible: tous les amateurs de vins qui veulent consommer l’équivalent d’un verre en dehors des repas traditionnels. Le côté pratique du format est mis en avant ainsi que l’ouverture facile sans tire-bouchon.
Une canette au pays de la bouteille de verre, vous vous doutez bien que cela a fait des remous. Les détracteurs du concept avancent l’idée que la qualité du vin est atténuée. « Les canettes sont hermétiques et pour éviter l’oxydation du vin, une fine pellicule est placée à l’intérieure afin d’éviter le contact avec le revêtement en aluminium. Cette technologie est le fruit de plusieurs années de recherches et développement », répond le patron de Winestar.
Si en France la barrière psychologique est encore bien présente, les canettes se vendent très bien à l’étranger puisque 80% du chiffre d’affaires total est réalisé à l’export. La Grande-Bretagne et les États-Unis sont deux marchés particulièrement intéressés par ces formats et l’Asie commence à s’ouvrir aussi. Avec un prix à l’unité de 2,50 euros et un format à part, la canette de Cédric Ségal ne trouve pas ses concurrents là où on pourrait le penser. « Mes concurrents ne sont pas les autres vins, mais étrangement ce sont les bières », explique-t-il.
Le plus important reste tout de même le contenu plus que le contenant. La gamme commercialisée par Winestar couvre aujourd’hui trois vins provenant du domaine Château de l’Ille, de l’appellation Corbières, dans le Languedoc. Le rouge, avec la « cuvée Andréas », en blanc la « Cuvée Emilie », et en rosé, la «Cuvée Alexandre», assemblage de 80% Syrah et de 20% Grenache.
Exemple d’innovation à la française, la société Winestar a pour objectif à court terme de s’implanter durablement sur le marché asiatique, très friand des produits français.
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