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lundi 9 novembre 2015
Depuis 80 ans, l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) gère les demandes en attente d’AOC, AOP, IGP, STG, AB et Label rouge. Des pays du monde entier coopèrent et demandent des conseils à l’INAO, qui est devenu de fait une référence à l’international.
Le Comité National des Appellations d’Origine (CNAO), forme première de l’INAO, voit le jour avec le décret-loi du 30 juillet 1935 sur la défense du marché des vins et le régime économique de l’alcool. « C’était une situation de crise des producteurs de vin méridionaux. Certains d’entre eux étaient au bord du dépôt de bilan », rappelle Jean-Luc Dairien, le directeur de l’INAO. L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est née en même temps. Les produits agroalimentaires sont venus s’ajouter au vin. Au-delà des AOC, IGP (Indication Géographique Protégée) et AOP (Appellation d’Origine Protégée), l’INAO gère aussi les Spécialités Traditionnelles Garanties (STG), l’Agriculture Biologique (AB) et le Label Rouge. Aujourd’hui, 95% des vins de France et 50% des fromages sont, soit en IGP, soit en AOC.
Des signes et labels différents au nombre de cinq
L’INAO regroupe 364 AOC dans le secteur viticole, 49 produits laitiers (fromage principalement) et 42 AOC dans le secteur des fruits et légumes. L’Appellation d’origine protégée (AOP) est son équivalent au niveau européen. On compte 122 Indications géographiques protégées (IGP) dans le secteur alimentaire, et 74 pour les vins. La Spécialité́ Traditionnelle Garantie (STG) est un signe de qualité européen. Aujourd’hui, un seul produit en France bénéficie de cette dénomination, les moules de Bouchot. Il existe près de 26 500 exploitations agricoles bio en France (soit 5,6 % des exploitations) qui signent leurs produits avec le logo AB (Agriculture Biologique). Enfin, depuis sa création, 500 cahiers des charges « Label Rouge » ont déjà été homologués par l’INAO.
Un organisme qui exporte son savoir-faire
En France et à l’étranger, l’Institut veille à ce que les noms des produits sous signes officiels ne fassent pas l’objet d’usurpation ou de détournement de notoriété. Sur le territoire français, l’INAO assure aussi une mission de protection des territoires. En effet, la Loi d’avenir a prévu que l’INAO doit être consulté pour avis dans le cadre de tous projets d’aménagement, d’urbanisation, ou de travaux concernant une zone d’appellation, ou des mesures d’expropriation concernant ce type de zone. L’aspect durable est très important aux yeux de Monsieur Dairien qui souligne que « les territoires vivent et grandissent aussi grâce à leurs indications géographiques ». En quête d’authenticité, de terroir, de proximité, de savoir-faire, les produits sous signe de l’origine et de la qualité répondent aux attentes des consommateurs. Aujourd’hui, ils sont une garantie de qualité.
A l’international, l’INAO s’efforce d’expliquer l’objectif d’une politique de la qualité s’appuyant sur les signes officiels de l’origine et de la qualité (SIQO) : fournir une réponse adaptée aux objectifs agricoles de nombreux pays. « Beaucoup d’autres pays du monde nous regardent et se disent qu’ils ont peut-être intérêt à s’inspirer de ce système avec leur propre production. C’est grâce, par exemple, à ce travail d’explication et d’éducation que le premier ministre chinois a été incité à signer récemment la reconnaissance par la Chine de l’appellation d’origine Bordeaux », précise Jean-Luc Dairien. Le système français prouve son efficacité et inspire d’autres pays à travers le monde.
En 2014, les actions de coopération internationale se sont traduites en particulier par un démarrage du jumelage avec l’Algérie, relatif au renforcement du dispositif de reconnaissance de la qualité des produits agricoles. De même, une mission d’étude à Tokyo sur la valorisation des spécialités culinaires et des produits du terroir a été mise en place. « Nous avons chaque année des dizaines de demandes de coopération, de partenariat, d’explication, de participation à des formations ». L’INAO accompagne la reconnaissance de produits de pays tiers et ne compte pas s’arrêter là. « On l’a fait en Equateur avec le café des Galapgos ou au Cameroun avec le poivre de Penja et on souhaite le faire avec le miel du pays maya au Mexique ou le fromage de Sharri au Kosovo ».
En France l’Institut s’est, depuis deux ans, réorganisé pour être en mesure de faire face à ses missions. Désormais en phase avec les professionnels qui s’engagent collectivement dans la voie des signes d’identification de la qualité et de l’origine, l’INAO aborde la suite en confiance. Le dernier produit reconnu en date est le citron de Menton, qui a obtenu son IGP au Journal officiel de l’Union Européenne du 2 octobre. C’est la quatrième IGP française enregistrée depuis le début de l’année 2015.
Les derniers produits reconnus en France en 2015 :