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vendredi 10 juillet 2015
« Les Français sont réputés dans le monde entier pour leur pâtisserie et c’est valorisant pour un Américain de venir l’étudier en France », résume Adam Taylor, 30 ans.
Les Français, qui ont remporté il y a peu la coupe du monde de pâtisserie, bénéficient d’un vrai prestige outre-Atlantique. Pains et croissants « à la française » sont devenus une marque de fabrique qui cartonne aux Etats-Unis.
Forte de cette notoriété, l’Ecole Nationale Supérieure de Pâtisserie d’Yssingeaux, en Haute-Loire forme chaque année une vingtaine d’Américains.
Transmettre la culture du goût
L’école a été reprise il y a quelques années par la crème des chefs, Alain Ducasse, et par le pâtissier-chocolatier Yves Thuriès. Ils ont depuis signé un partenariat avec l’université américaine Johnson and Wales (JWU) de Providence (Rhode-Island), réputée pour son département d’arts culinaires.
L’ENSP dispense donc des formations de 8 semaines, en anglais, à destination des élèves internationaux qui sont plus de 500 chaque année. Cet apprentissage débouche sur un double-diplôme avec JWU, équivalent à un BTS.
« Nous avons créé un programme sur mesure pour eux », explique le directeur de l’école Zakari Benkhadra. « Ici, ils découvrent qu’ils ont un palais et ils font la différence entre un bon et un mauvais chocolat. » La mission de l’école ? Leur donner « la French touch », mais surtout leur transmettre « la culture du goût » pour qu’ils deviennent « ambassadeurs » de retour dans leur pays.
Atelier pâte à choux
Dans l’un des six laboratoires de l’école, douze étudiants s’entraînent ce jour-là à la pâte à choux, sous la direction d’une chef sud-coréenne de 38 ans, elle aussi formée en France. « On savait déjà comment faire la pâte à choux mais ici on nous enseigne les détails pour renforcer la saveur », souligne Adam Taylor. Pour l’étudiant américain, les Français sont « plus passionnés par ce qu’ils font et ils attachent de l’importance aux petits détails qui font la différence ». Lui, rêve d’être aussi passionné. Son projet est d’ouvrir une boulangerie-pâtisserie à la française de retour aux Etats-Unis.
Son camarade, Ethan Wilmer, souhaite, lui, « créer des gâteaux français pour des entreprises américaines ». Il reconnaît volontiers que la pâtisserie française n’a pas le même goût. « Cela vient du fait que les produits comme le lait, le chocolat ou les œufs sont bien meilleurs en France », alors qu’aux Etats-Unis, « la pâtisserie est beaucoup trop sucrée ».
Reconversion Pâtissier
L’ENSP propose également une formation pour se reconvertir : six mois intensifs pour décrocher son CAP et devenir entrepreneur en pâtisserie, au lieu des deux ans habituels dans un centre de formation pour apprentis. Mais la sélection est rigoureuse au vu du nombre limité de places.
Marylin, 28 ans, fait partie des heureux élus. Titulaire d’un master en statistiques, elle en a « eu marre de travailler pour des grands groupes » et a décidé de se lancer pour accomplir « sa passion ». A terme, elle veut ouvrir sa boutique. Tout comme Angèle, 34 ans et ancienne conseillère Pôle Emploi, qui souhaite ouvrir un salon de thé à New-York.
Pas de doute, la pâtisserie se porte bien. « Elle est vouée à un bel avenir », résume Zakari Benkhadra, fier du succès de son école.
Sources : AFP.