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mercredi 14 octobre 2015
Le concept de vin avec des glaçons a été lancé au début des années 2000 par Vinovalie et s’impose aujourd’hui en France comme une tendance de fond. Il s’exporte également.
L’histoire du « vin on ice » a débuté en 2004 lorsque la coopérative du sud-ouest, Vinovalie, a lancé son rosé piscine sur le marché français. A l’époque, cette nouveauté intrigue et fait polémique. Mais pourquoi ? Parce que les codes traditionnels de la consommation de vin sont modifiés. En effet, le « vin on ice » est un vin auquel on ajoute des glaçons. Aujourd’hui, le rosé piscine a inspiré de nombreuses autres marques et la France est devenue un marché porteur sur le segment du vin avec glaçons. Des dizaines de marques le commercialisent en vin rouge, rosé, blanc et pétillant.
Vinovalie, le pionnier sur le marché
A l’origine de cette nouvelle façon de consommer du vin, il y a un homme : Jacques Tranier. A l’époque, le directeur de la cave de Rabastens dans le Tarn va vivre une anecdote qui sera à l’origine de la naissance du rosé piscine. C’est non pas au bord d’une piscine mais dans un bar de la Côte d’Azur que l’idée a germé. Ce soir-là, Jacques Tranier voit deux personnes buvant un verre de rosé généreusement arrosé de glaçons. C’est en professionnel curieux que Jacques Tranier décide de commander le même breuvage. Le directeur général de Vinovalie a jugé le breuvage trop plat pour être consommé en l’état. Mais la sensation de fraîcheur dégagée par les glaçons lui est restée gravée en tête. Pour donner du corps à ce vin qu’il jugeait trop plat, il a fait travailler ses œnologues pour donner naissance en 2005, au désormais connu « Rosé piscine ».
Pour le viticulteur qu’il est ce nouveau vin s’accompagnait d’un discours résolument novateur. « Au début des années 2000, nous nous sommes rendus compte que les jeunes consommaient de moins en moins de vin alors que les nouveaux mélanges soft-alcool étaient à la mode. Plutôt que de poser le dogme de la définition du vin tel que nos grands-parents l’incarnaient, nous nous sommes plutôt demandé comment la consommation avait évolué. Là où hier on passait des heures à table, aujourd’hui on mange debout. Il fallait s’adapter à ces nouveaux modes de consommation », analyse le directeur de la société. Le concept de rosé piscine a instantanément été transformé en marque pour commercialiser le produit. Depuis 2005, la vente de ce vin « glacé » est un véritable succès. Jacques Tranier l’explique : « La meilleure façon d’interpeller cette nouvelle génération c’était en lui disant qu’il est possible de casser les codes de consommation. Il est possible de mettre des glaçons dans un verre de vin et il ne faut pas culpabiliser de cela. Maintenant que l’idée a germée, elle se diffuse tout doucement ».
L’exportation en progression constante
Toutefois, il est important de distinguer le « vin on ice » d’un vin aromatisé, comme d’autres peuvent l’être au pamplemousse ou à l’orange. « C’est par l’innovation, la technique et la recherche et développement sur le process que nous avons bâti le profil sensoriel du rosé piscine. C’est un vin naturel, précise Jacques Tranier, Nous avons choisi d’exclure toute aromatisation ». Si le succès a tardé à se construire en France, les ventes à l’export connaissent un bond en avant depuis un an. La stratégie de Vinovalie, qui est d’ailleurs née de l’amour du vin et du rugby, consiste à s’implanter sur des marchés où la convivialité et la fête sont des notions fortes. Le Brésil est tout logiquement le marché porteur de la vente à l’international avec 100 000 bouteilles vendues l’année dernière sur une production globale de un million de bouteilles. « Nous avons démarré au moment de la coupe du monde de foot. Cela a très vite fonctionné. Des gens goûtent et apprécient le rosé piscine à Copacabana. C’est le pays sur lequel nous avons beaucoup misé et aujourd’hui nous avons de très bons résultats, spécialement dans les bars brésiliens. », explique Jacques Tranier. La prochaine étape sera l’exportation de bouteilles aux États-Unis avec une gamme étoffée puisque le rosé piscine freezente, un pétillant, est entré sur le marché. L’objectif à moyen terme est d’atteindre les 30 % de ventes à l’export, soit le double d’aujourd’hui.
« Le groupe est meilleur que le meilleur du groupe ». C’est avec cette philosophie qu’est née Vinovalie, regroupement de quatre caves coopératives du Pays d’Ovalie : les Vignerons de Rabastens, la Cave de Técou (Tarn), la Cave de Fronton (Haute-Garonne), et les Côtes d’Olt (Lot). La belle réussite de cette coopérative vient prouver qu’il est possible de réussir dans le secteur vinicole en innovant.
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